oui et non.
Oui parce que le "déifier", c'est reconnaître qu'il est au dessus du lot et que, finalement, comme il est d'une intelligence "supérieure", cela excuse le fait de s'être fait blouser.
Et puis, il y a l'autre aspect, beaucoup plus intéressant ; son soi-disant talent de faussaire.
Si le gars a réussi à sortir des pinards fabuleux, en mélangeant un soupçon de ceci, une giclée de cela et une larme de truc, c'est quand même génial.
Imagine un peu...
On poursuit la discussion par MP. Tu m'informes que ton plus grand souhait serait de boire un Corton-Charlemagne 92 de Coche-Dury. C'est, pour toi, le vin mythique, la bouteille a avoir bu au moins une fois dans sa vie. Cela tombe bien. J'adore Coche-Dury et je t'invite à en partager une parmi les 12 que je possède (on est toujours en plein rêve, rassures-toi
).
Mais de corton Charlemagne 92 de Coche-Dury, je n'en n'ai pas. Rien. Nada. Pipeau. Que dalle.
Alors, pour tenir mon engagement, je vais mélanger - au hasard et pour l'illustration - un peu de chablis 2005 à une bonne dose Pernand 1er cru 88, quelques cl d'un Corton Charlemagne 86 d'un petit producteur et un soupçon de jura 2009. Je te fais goûter, tu n'as jamais bu de CC92 de Coche mais tu retrouves un peu le style et, finalement, tu trouves ça absolument formidable.
Comme je suis sympa et que je n'ai pas vocation à blouser un LPVien, je t'informe que le vin que tu bois n'est pas le vin que tu crois boire. C'est un assemblage de ma conception. Un faux. Tu es forcément déçu parce que tu pensais réellement boire ce vin. Et puis tu te dis :
"Quand, même, ce Vougeot... Il a un certain talent d'assembleur. Son vin est quand même super bon. Il y a du génie chez ce gars-là" (on est toujours en pleine supputation, hein ?
).
Tu repars de chez moi forcément très déçu. Tu t'es fait "pigeonner" mais, quelque part, tu reconnais qu'il y avait un certain talent puisque le vin était super bon. Tu n'as rien perdu, rien gagné ; tu as simplement été touché dans ton amour-propre.
Quant à moi, je me dis, en te voyant partir : "
Tout de même... Quel jambon cet O_G... J'aurais pu lui en vendre 2, il n'aurait rien vu..." (histoire de conclure la fable).
Amicalement,
Vincent