Le constat qui m'interpelle le plus et qui peut expliquer la relative tolérance des "floués" envers leur arnaqueur, c'est qu'il semble que ce dernier avait un talent tel qu'il parvenait à produire un grand vin suffisamment proche de l'original pour duper des professionnels comme amateurs chevronnés.
Je pense que chacun avec un peu de vécu est ici à même de comprendre que personne ne peut sur sa seule dégustation garantir la validité d'un vieux vin.
J'en viens alors à me demander si les vins Kurniawanisés ne permettaient pas à leurs acheteurs de passer un grand moment autour d'un vin faux, soit, mais pas un faux grossier, un vin peut-être délicieux même issu d'assemblages effectué par un connaisseur dont la mémoire des vins de Bourgogne semble unanimement reconnue.
Comme le dit Ponsot à la fin du reportage, tout amateur sait que sur une caisse de 12, seules quelques bouteilles seront dignes du plaisir et émotion qu'elles sont sensées apporter des décennies plus tard.
C'est à se demander si Kurniawan ne permettait pas à des clients visiblement à l'abri du besoin de minimiser ce taux de déchet.
Et c'est peut-être aussi pour cela qu'ils semblent tous ne pas lui en vouloir beaucoup.
Le rôle opaque dans cette affaire d'un système cautionné, voir instauré par les maisons d'enchères pourtant jamais sanctionnées, situation que ne manque pas de rappeler
Maureen Downey
, me semble bien plus problématique.
Et ce d'autant plus que rien n'a véritablement changé...