Les journalistes posent aussi de pertinentes questions: comment un néophyte a-t-il pu fabriquer ces faux grands crus avec autant de précision ? Qui lui a appris à mélanger deux pétrus 1980 et 1985 pour obtenir un magnum de 1983 hors de prix ?
Mais aussi des questions très dérangeantes que partage Laurent Ponsot qui a aider à révéler cette immense arnaque grace à sa pertinence et son obstination. le monde du vin veut-il vraiment connaître la vérité sur Kurniawan ?
"les collectionneurs aiment dépenser des fortunes, et non poser des questions. Les maisons d’enchères craignent de voir ce business disparaître, à cause des demandes de remboursement.
La majorité des vignerons refusent de prononcer le mot contrefaçon, de crainte de salir leur réputation. À ces raisons s’ajoute une considération pécuniaire : même s’ils n’osent pas le dire, les propriétaires ont profité de l’effet Kurniawan. Ce dernier a acheté tant de bouteilles qu’il a changé les prix du marché en alimentant la spéculation. Par exemple, comme l’affirme Paul Wasserman, un vieux chambertin du domaine Armand-Rousseau valait 200 euros en 2000 : il ne se négocie pas à moins de 4 000 euros aujourd’hui. « Je sais que certains vignerons ont été gênés par mon combat, soupire Ponsot. Mais c’était la seule manière d’éviter la diffusion du soupçon sur toutes les appellations"