Pour le roquefort ou bleu des Causses, l'idéal est bien évidemment un rouge muté ou tous types de blanc liquoreux, mais un rouge peut effectivement passer si c'est un grenache bien mûr et souple, sans tanin qui pourrait se durcir et prendre des notes métalliques en association avec ce type de fromage.

T'emballe pas Pierrat.

Là où je mettrais un bémol au propos d'Hannibal c'est que derrière la notion, peut-être un peu snobe, de "l'accord parfait", se cache pour moi celle de grande gourmandise: un accord qui fait que je ne m'arrêterais plus de manger et de boire (souvenir d'une cuvée Madame et d'un bleu d'Auvergne, d'un Thivin et des petits chèvres fermiers, d'un Macle-comté au bord d'un lac, etc).

Mais ce que je n'arrive pas à énoncer depuis le début de ce débat, il me semble le trouver dans cette phrase: Le vin et le fromage c'est une question de philosophie, pas une question de goût.
Alors après, j'interprète peut-être mal l'hannibalais, mais je trouve que le mariage vin et fromage va au delà du "bon goût" . C'est plus profond, plus "primal" et effectivement parfois c'est bon "que les caractères s'affrontent", que le palais s'emporte, que les gencives soient éprouvées...

Cheers,

[size=x-small]Ce soir dans le Forez on tente vins rouges avec les fromages[/size]

C'est pour ça que cela ne veut rien dire. L'accord n'est pas une question de philosophie, mais une véritable étude de la confrontation entre les mets qui ont des réactions différentes en bouche. Donc Camenbert/bordeaux ou chavignol sec et Madiran ce n'est pas une question de goût mais juste une impossibilité car le vin est anéanti, les tanins durcis et l'aromatique déviante, vers des notes savonneuses ou métalliques. Donc ce n'est pas du snobisme que se poser la question des accords sur le fromage.

Bah non désolé, ton palais c'est peut-être un laboratoire d'étude permanent; mais permets moi d'être plus détendu, plus instinctif, plus "animal" parfois.
Sinon je suis pas débile, les notes de savon et de métal sur certains accords je connais (et je les apprécie pas particulièrement en tant que telles).

Comme je l'ai dit au départ de ce fil l'accord fromage-vin blanc est souvent plus harmonieux, mais la plupart du temps chiant (à mon goût).

Il me semble que le goût ce n'est pas que des molécules qui s'emboitent parfaitement les unes dans les autres mais le résultat d'une culture (et peut-être d'une certaine philosophie, d'un état d'esprit, qui ne veut pas se faire emmouscailler par les prescripteurs).
Certains produits fermentés te (nous) ferait gerber dès la premières effluves et paraissent le summum du raffinement pour d'autres, par exemple.

Soit c'est une grosse provoc

Provoc? Hannibal? Allons, allons, ...

jlj

Un Gauby VV rouge avec un Münster très fait : un feu d'artifice et excitation des papilles !

Cordialement,

Sylvain

L'accord n'est pas une question de philosophie, mais une véritable étude de la confrontation entre les mets qui ont des réactions différentes en bouche. Donc Camenbert/bordeaux ou chavignol sec et Madiran ce n'est pas une question de goût mais juste une impossibilité car le vin est anéanti, les tanins durcis et l'aromatique déviante, vers des notes savonneuses ou métalliques

Je me permets d'intervenir dans ce débat philosophique pour insister sur le côté "culturel" vs "science du goût" . Camembert/Bordeaux c'est une hérésie mais quand tout petit (concept à définir, de toute façon je m'en fous, déjà petit j'étais grand ) on t'a inculqué ce goût, hé ben tu as beau apprécier l'accord avec un champagne vineux à l'occasion, quand tu te trouves à finir ton verre de rouge sur un camembert, tu trouves ça bon car ça te rappelle plein de souvenirs heureux de repas de famille (oui les mauvais c'est moins bien...) même si c'est savonneux, métallique ou autre "déviance"
Et puis un vieux Bordeaux aux tannins fondus ça ne ressemble pas au jus de bois de certains Bordeaux jeunes; et puis il y a beaucoup de sortes de camembert, de l'AOC au lait cru avec une texture et un goût bien différent du "camembert" doux vendu par palettes en GMS.

A la fin ce qui marche, c'est l'association d'un certain fromage et d'un certain vin... voire d'un certain moment... on n'est pas sorti de l'auberge...

D'accord avec JB, l'accord parfait, c'est l'accord de gourmandise, quand la diététicienne prie pour nous qu'on soit rapidement en rupture de pain :)o

Il y a quelques accords "magiques" qui marchent (presque) à tous les coups et puis les valeurs par défaut, genre un blanc passe partout pour se faire plaisir avec le fromage ou bien un choix de fromages plus adaptés aux vins rouges quand on finit les fonds de bouteilles.

chrisdu74 écrivait:

---

> D'accord avec JB, l'accord parfait, c'est l'accord
> de gourmandise, quand la diététicienne prie pour
> nous qu'on soit rapidement en rupture de pain :)o

Je cite juste cette partie. Mais je suis 100% d'accord avec toi et JB sur tout le reste .

je trouve que le mariage vin et fromage va au delà du "bon goût" . C'est plus profond, plus "primal" et effectivement parfois c'est bon "que les caractères s'affrontent", que le palais s'emporte, que les gencives soient éprouvées...

Dans ce style, pour moi l'accord Cahors/Rocamadour est un must, le palais en sort éprouvé, on ne peut plus rien boire ni manger après mais qu'est-ce que j'aime ça!!!

je trouve que le mariage vin et fromage va au delà du "bon goût" . C'est plus profond, plus "primal" et effectivement parfois c'est bon "que les caractères s'affrontent", que le palais s'emporte, que les gencives soient éprouvées...

Dans ce style, pour moi l'accord Cahors/Rocamadour est un must, le palais en sort éprouvé, on ne peut plus rien boire ni manger après mais qu'est-ce que j'aime ça!!!

Bravo messieurs, nous nous sommes compris.

"A la fin ce qui marche, c'est l'association d'un certain fromage et d'un certain vin... voire d'un certain moment... on n'est pas sorti de l'auberge... "

Je pense que c'est en partie pourquoi personne n'est d'accord, il y a vraiment beaucoup de paramètres à prendre en compte sur l'accord vin - fromage.
Notamment la température de service, la qualité des produits, l'affinage des fromages et la place de cet accord dans le repas. Personnellement j'apprécie beaucoup le fromage à l'apéritif ou en début de repas parce que je trouve qu'en fin de repas mon palais est parfois saturé et cela gâche mon plaisir.

Pour les tenants du fromage au rouge, voici quelques accords tirés d'un livre écrit par un maître fromager. Mais attention, c'est du belge (le fromager)

- Parmigiano reggiano : rouge type zinfandel californien, merlot du nouveau monde, rouge italien (amarone della Valpolicella, Montepulciano)
- Munster : idéal avec un VV de chez Gauby, porto Colheita
- Maroilles : Chateau-neuf-du-pape, Rioja
- Livarot : Pomerol jeune, Santenay, Côte-rôtie
- Langres : Chateau-neuf-du-pape, Porto, rouge avec beaucoup de soleil et long élevage en fût
- Epoisses : Pommard
- Comté : jeune pinot de Bourgogne
- Chaource : rouge léger et fruité
- Cantal, Laguiole, Salers : gamay
- Brillat-savarin : Chinon, Saumur, rouge de la Côte-chalonnaise, Buzet, Côtes du Marmandais
- Brie : merlot ou pinot noir jeune et fruité
- Beaufort : Côtes de Bourg ou de Blaye jeune et frais

Et le meilleur pour la fin :

- Camembert : St-Emilion ou St-Estèphe, Sancerre ou pinot noir léger d'Alsace

Bon, je vous rassure, il y a souvent plus d'accord proposés avec des blancs. Ouf !

Livarot / Pomerol !

Je laisse ça à ceux qui n'intellectualisent pas trop les accords. Perso, je ne gâcherais pas un Pomerol là dessus, un cidre, un champagne ou une bière brune fera mieux l'affaire.

Un fromage comme le livarot avec un vin rouge tannique, c'est l'accord impossible.

Et puis même sans cela, un accord Livarot/Côte Rôtie, ça ne veut pas dire grand chose au final. Une AOC peut présenter des vins diamétralement opposés, et ce, même chez un seul producteur présentant plusieurs cuvées sur l'AOC. Et c'est sans compter l'âge ou l'évolution du vin souhaité pour l'accord.

Pomerol jeune c'est précisé.