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World Wine Symposium 2012

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World Wine Symposium 2012 a été créé par Jérôme Pérez

LPV au WWS.


Traduisez « la passion du vin » au World Wine Symposium.

Pas facile de relever le défi, d’être à la hauteur de ce pari lancé par François Mauss : inviter LPV au WWS pour que notre site se fasse l’écho, un écho parmi d’autres, de ce qui se passera, de ce qui se dira, de ce qui se boira pendant 4 jours à la Villa d’Este au bord du lac de Côme.

Pas facile parce que LPV, c’est quand même l’incarnation du village gaulois où il y a toujours un intervenant parmi les 13 000 inscrits qui va venir vous dire que votre poisson n’est pas frais, il y a toujours un barde à accrocher en haut d’un chêne, même s’il y a aussi des sangliers à partager, des rires et de la joie et même si les administrateurs ont souvent le privilège d’être portés sur un bouclier par la cohorte de modérateurs.

D’ailleurs Mauss sait fort bien qu’il y a là un risque à se faire tailler, égratigné qu’il fut par le passé relativement aux résultats du GJE et à plusieurs reprises. Alors rien que pour ça, chapeau Monsieur Mauss ! Chapeau de me donner carte blanche en connaissance de cause, sachant qui je suis et où j’écris. Merci de me donner l’occasion d’expérimenter une fois encore ce qu’est l’indépendance du jugement et de mesurer quelle est la force du lien qui attache Ulysse à son mât quand chantent les sirènes. Mais merci aussi pour cette reconnaissance de LPV 10 ans après sa création, reconnaissance de la place que ce site occupe aujourd’hui dans le monde du vin.

Et les sirènes sont belles cette année encore, peut-être plus que jamais : des dégustations de prestige avec un comparatif Richebourg et Grands Echezeaux du DRC, verticale de Yquem, verticale de Masseto, des producteurs présents de très grand renom, des conférences sur la mondialisation, sur l’impact d’Internet (tiens-donc !), sur le verre des bouteilles, sur le vin et la santé, notamment et d’autres que j’oublie mais dont vous aurez le détail chaque jour. Le panel sera riche et varié, entre importateurs, producteurs, négociants, journalistes, en tout 250 personnes de 20 pays différents échangeront sur les thèmes du moment.

Je ne pars pas seul, Oliv sera présent aussi et nous essaierons de relater au quotidien nos impressions sur le vin, sur les gens, sur les sujets, sur l’atmosphère, le plus personnellement possible.

Un lien qui vous en dira plus : www.worldwinesymposi...
Pour le programme, c’est ici : www.worldwinesymposi...

Je vous remercie par avance de la tenue des débats qui suivront nos commentaires.

Jérôme Pérez
11 Nov 2012 08:52 #1

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: World Wine Symposium 2012

WWS, Villa d’Este jour 1

Il fait nuit, dommage. On devine les collines alentours, illuminées des habitations qui regardent vers ce lac, dont les eaux apparaissent bien sombres à cette heure pourtant encore diurne chez nous, un peu plus à l’ouest.

La voiture franchit le portail bien gardé de ce paradis, joyaux luxueux et vivant. La lumière irradie de l'intérieur, jaillie sur les jardins et laisse admirer l’architecture comme l’apparat du lieu, dans une teinte bleutée. Même le blanc des colonnes prend cette teinte reposante et majestueuse. ...
On s’agite ici, des bruits de verres, des personnes en costumes qui arborent tous (ou presque) cet insigne du symposium à leur revers : cela rassure, on se sent moins seul, on parle ici une langue connue, celle du vin et de la passion : du coup le cadre s’efface pour laisser la place à la star du moment, le vin.

Dans la salle Impero, des verres, alignés, des tables disposées, des hommes qui servent et parlent de ce qu’ils ont fait et qu’ils vous font déguster. Celui-ci vient d’Inde, malgré son nom Italien et présente son chenin, d’une vigne de trois ans seulement, avec un nez de suie, de cendre froide mais une bouche bien plus intéressante, vive et construite. Puis le chardonnay, qui celui-ci n’est guère engageant.
D’autres rencontres encore, d’autres vins sur lesquels il sera temps de revenir, parce que pour l’heure, trop d’émotions pour réellement porter un jugement. Est-ce d’ailleurs le but du moment ?

Quel drôle d’endroit finalement ! A quoi ça sert le WWS ? Pourquoi tous ces gens sont-ils venus de si loin ? Ce n’est pas un salon pour amateurs passionnés. C’est un salon de professionnels, clairement et là déjà la langue n’est plus tout à fait aussi universelle, parce qu’il faut décoder. On y arrive facilement, mais il ne faut jamais perdre cela d’esprit. Des producteurs, des importateurs, des négociants, des journalistes : 3 jours à réfléchir autour du grand vin de son élaboration à sa consommation en passant par sa commercialisation et sa critique ; mais c’est bien de grand vin dont il s’agit : un segment très spécifique.

Un moment jouissif, quand même : dans la grande salle à manger, chacun cherche où s’asseoir, mais surtout avec qui : c’est assez amusant en même temps que très stratégique. C’est très facile quand on ne connaît pas grand monde. Puis vient le moment des présentations quand la table est complète.
« Jérôme Pérez, la passion du vin.
- Antonio Galloni, Wine Advocate » Je savais bien qu'il me disait quelque chose ...
Et là, un gars qui en entendant mon nom se lève et vient me saluer chaudement, à moi, alors que le futur n° 1 du monde du vin est assis à côté de lui.
« Je suis heureux de vous rencontrer enfin, je suis Nicolas de Rouyn ! »
Vraiment un très grand moment ! Sacré Nicolas, je sens qu'on va bien s'entendre.

Ensuite, un dîner presque parfait et des vins qui ont attiré mon attention :
Château Pauqué, Clos du Paradis 2001, un vin du Luxembourg fait d‘Auxerrois. Un fort bon vin qui laisse s’échapper lentement sa réduction pour offrir gras, minéralité et bel équilibre sur des notes à la limite de l’oxydatif. Certains auraient dit à coup sûr qu’il y avait là une belle autolyse des levures !
Un pinot noir allemand Weingut Bernhard Huber Spätburgunder Reserve 2001 (Baden) qui pinotait en diable, avec une acidité certes saillante qui zwinguait à merveille avec la viande d’une tendreté absolue.
Un assez bon riesling de la Weingut Dr. Loosen, auslese Urziger Wüzgarten 2003 avec un nez impeccable pétrolé citronné, une bouche très belle jusqu’en finale qui elle manquait un peu de peps pour sourire tout à fait. Sans doute la marque du millésime.

Et demain, le jour se lèvera sur le lac de Côme et lèvera aussi définitivement le voile sur ce WWS encore bien mystérieux. Pour l’heure, il faut trouver le sommeil : hum ... pas si simple !

Jérôme Pérez
11 Nov 2012 08:52 #2

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: World Wine Symposium 2012

WWS Villa d’Este, jour 2

Le jour se lève sur le Lac de Côme, le temps est magnifique : l’hôtel se réveille, doucement : c’est une machine bien réglée, bien orchestrée où tout est mis au service du confort des occupants, avec tact et discrétion.
les conférences ont lieu dans ce beau bâtiment un peu isolé de la Villa d'Este


Le WWS se met en place pour sa première conférence : le principe de précaution en terme de santé associé à la consommation de vin. Le professeur David Khayat, cancérologue de renom, auteur, développe son récit avec éloquence et talent, non dénué d’humour comme savent le faire les grands conférenciers. Le discours est précis, imagé d’exemples nombreux, mais fait regretter finalement que le sujet soit peu abordé pour finalement arriver à la conclusion qu’il vaut mieux parler de précautions plus que de principe de précaution et que la première des précautions est de se taire sur le sujet, car on ne sait pas grand-chose si ce n’est que ce qui est affirmé aujourd’hui sera décrié demain, bien différemment de ce que l’on affirmait hier, que les études en la matières ont des failles, même si elles semblent être en béton et que même toute démarche scientifique rigoureuse peut être entachée d’écueils que l’on ne pouvait pas imaginer. En définitive, donc, mangez, buvez, peu et varié et tout ira pour le mieux. Un autre regret vient du fait que l’angle étudié portait sur les risques de cancer liés à la consommation de vin mais aurait aussi pu englober les autres problèmes médicaux. Mais là aussi sans doute la conclusion aurait été que l’excès est à proscrire. Cependant, on peut se rassurer car contrairement à ce qui a été avancé, le vin ne donne pas le cancer et ce dès le premier verre, come cela avait été avancé.

Le deuxième rendez-vous de la matinée était très attendu. Antonio Galloni et Enzo Vizzari devaient intervenir sur la critique du vin aujourd’hui et son évolution. Il faut bien reconnaître qu’avant tout la plupart avait envie de mieux connaître Antonio Galloni, promis à un brillant avenir au sein du Wine Advocate. Il n’a pas déçu, par une présentation tout à fait humble, ouverte, décontractée et sincère. Parfaitement rompu à cet exercice, il a su ne pas trop entrer dans le vif du sujet et c’est sans doute ce que l’on peut regretter de ce séminaire, tellement vaste et tellement limité en temps que nous ne sommes pas rentrés réellement dans le vif du sujet, ou tout au moins pas complètement.

Le style très tranché de Enzo Vizzari n’a fait que conforter l’impression de sympathie qui émane de Galloni. Le patron de l’Espresso affirme avec vigueur son professionnalisme face aux dérives de l’Internet où on trouve tout et n’importe quoi et clame son indépendance avec tant de vigueur qu’il en arrive même à affirmer que c’est parce qu’il a ce capital confiance si élevé qu’il peut se permettre d’inclure de la publicité pour des domaines dans ses publications, car le doute n’est pas permis …

Alors que Galloni défend une approche humaine du métier de critique, Vizzari oppose la notion de cohérence des procédés comme garant de la crédibilité. Pour le jeune américain, la dégustation à l’aveugle, si elle est un outil pour évaluer et comparer les vins, ne peut être la seule approche pour la compréhension des équilibres pluriels.

On a quand même le sentiment que si Galloni exprime sa conception générale, sa philosophie du vin et de son métier, Enzo Vizzari tient à justifier sa façon de faire.
Dommage que nous n’ayons pu aborder ces notions de critique du vin sur les réseaux sociaux qui prend un impact considérable dans le monde du vin aujourd’hui, mais c’était faute de temps accordé à un si vaste sujet. Nous aurons de toute façon la possibilité de poursuivre en comités plus restreints ces discussions.
Il est intéressant de savoir quand même que les revenus du Wine Advocate via Internet sont 4 fois plus importants que ceux liés aux publications papier.

La question essentielle reste la gratuité aujourd'hui incontournable des informations tout autant que leur immédiateté en même temps qu'il est tout à fait crucial de payer ceux qui la diffusent.

(à suivre ...)

Jérôme Pérez
11 Nov 2012 08:53 #3

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: World Wine Symposium 2012

… à suivre donc !

M. Gallo, producteur de l’excellent domaine Vie di Romans présente sa région, le Frioul sous un angle tout à fait inédit : jamais le sol n’a été évoqué en détail, tout son développement s’est basé sur la présentation climatique du Frioul, avec cette idée en filigrane que c’est l’élément essentiel pour lui qui conditionne tout le reste. Le reste, justement n’est qu’adaptation à un environnement pour le servir et sans jamais se défausser sous des aspects de marché… Nous reviendrons en détail sur les vins de cette région passionnante puisque des dégustations sont prévues. Quoi qu’il en soit une présentation telle que celle-ci serait totalement impossible en France où le terroir reste quand même l’élément dominant des critères qui impactent sur le style et la qualité du vin.

Yquem en dégustation verticale, quel amateur de vin n’a pas rêvé de vivre cela au moins une fois dans sa vie ?

Se retrouver devant ces verres de Château d'Yquem qui remontent le temps a quelque chose de sidérant, d’étrange et irréel. Difficile de se retenir de prendre un verre et de le porter à son nez et à ses lèvres, pendant les explications préliminaires…

Y 2009 :
nez poudré qui mêle fleurs blanches et notes de buis. Le vin est gras en bouche, avec un boisé marqué qui reste élégant. Belle fraîcheur générale avec une note assez nette mentholée/ anisée. C’est à la fois riche et élégant, mais vraiment, l’intérêt est déjà ailleurs.

Château d’Yquem 2005
La robe est or pâle et les arômes sont assez subtils, sur l’abricot, l’orange amère, quelques épices. En bouche, on éprouve un joli gras fondu, une texture très suave et des saveurs élégantes. La finale est remarquable avec une belle acidité sur les sucres vibrants. C’est très bons, mais à ce stade, pas encore grand.

Château d’Yquem 2001 :
La robe est or. Nez puissant sur l’encaustique, la figue, l’abricot et cette constante d’orange amère. La bouche est massive, ample. C’est un vin qui impressionne par sa puissance et sa réserve énorme. La finale est d’une très grande intensité, elle crépite, avec une longueur littéralement incroyable. C’est un très grand vin.

Château d’Yquem 1990 :
La robe est dense, vieil or. Le nez présente un début de rancio marqué avec des notes de noisette, de camphre. Il commence une nette évolution. La bouche est corsée, solaire, un brin amère pour atteindre la toute grandeur. La longueur est très importante, un peu en retrait par rapport à celle du 2001. C’est tout de même un très beau vin.

Château d’Yquem 1988 :
La robe est ambrée. Au nez le vin dispense une grande pureté empreinte d’élégance : si les notes d’abricot et d’orange amère sont là, une touche florale apparaît. La bouche est superlative dans un grand équilibre aérien et la longueur est impressionnante. Un grand vin.

Château d’Yquem 1982 :
La robe est ambrée. Les arômes sont discrets, sur la mangue, les fruits très mûrs. La bouche est compacte, monobloc avec un léger creux avant la finale qui est assez intense, sur une acidité marquée, des notes de graphyte. Très belle longueur portée par la vivacité.

Château d’Yquem 1970 :
Robe ambrée. Si le nez est discret, il annonce cependant les notes safranées légendaires, bien présentes. La bouche présente un profil plus léger, avec des saveurs qui personnellement m’interrogent sur leur netteté mais qui en tous cas, manquent de pureté. Belle vivacité en finale sur des notes de café.

Château d’Yquem 1967 :
La robe est ambrée. Le nez est clairement sur le rancio noble, camphré légèrement avec des notes de safran. La bouche est complète, très savoureuse sur un équilibre parfait avec des notes de café et d’orange amère. Formidable finale sur une vivacité vibrante. C’est un très grand vin.

Château d’Yquem 1959 :
La robe est ambrée soutenue. Le nez est ouvert sur un rancio de qualité, un peu éthéré. La bouche est suave, bien fringante encore avec cette constante note safranée. Grande longueur pour un très bon vin qui a encore bien des choses à raconter.

Jérôme Pérez
11 Nov 2012 08:53 #4

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: World Wine Symposium 2012

Que boire après ça ?

La transition est bien difficile et les dégustations dans la salle Impero ne peuvent que contenter à moitié tout en procurant un sentiment de « too much ». Mais il faut imaginer un salon où l’on va d’une table (je ne vais pas dire « stand ») où l’on présente Cheval Blanc, à une autre où l’on déguste Clos de Tart ou Bonneau du Martray, ou encore San Leonardo. La présence également des ces effervescents Anglais ou de ces vins indiens à quelque chose de surréaliste !

Le repas qui suivra ajoutera encore davantage à cette avalanche de bouteilles et de grands noms, puisque c’est le moment où chacun fait découvrir des vins qu’il a apportés. Avec Oliv, on l’a joué réellement « LPV au WWS » et je crois qu’on la bien réussi ! Je pense d’ailleurs que François Mauss n’aurait pas boudé ce plaisir-là s’il avait été à notre table : Le sec de Clos Thou 2010, le Prieuré Saint Christophe Prestige 1989 ou le liquoreux de Rotier 2005, ont montré que les étiquettes aimaient la cohabitation sans rougir …

Un nouveau jour se lève déjà : cette journée s’annonce très belle !

WWS, Villa d’Este jour 3

Le temps est maussade ce matin, mais cet endroit peut-il être maussade ? Même dans ce gris, la beauté est différente, mais pourtant bien réelle, presque plus touchante encore, avec ce brouillard sur le lac, ces parapluies ouverts, ces gens qui courent, qui se hâtent plus qu’à l’accoutumée. Le gris est finalement et définitivement la plus belle de couleur car c’est la plus riche de ces nuances. C’est la couleur du juste milieu où tout n’est jamais blanc ni noir.

A n’en pas douter l’un des rendez-vous important de la matinée est cette conférence à quatre main, tenue par Olivier Duha et Hubert de Boüard. Olivier Duha est un jeune entrepreneur talentueux, un modèle de grande réussite, créateur de la société webhelp qui emploie aujourd'hui 10 000 personnes. Il est là pour tenter d’expliquer ce que lui ferait, s’il était producteur pour développer la croissance de son domaine. Hubert de Boüard, lui vient de montrer par le nouveau classement de Saint Emilion qu’il incarne d’une certaine façon la réussite dans le monde du vin.

Une fois surmontée la difficulté d’entendre parler d’industrie dans le domaine du vin, ce que d’ailleurs Hubert de Boüard a corrigé en parlant d’artisanat, le fond de cette conférence admirablement menée est bien posé ; Il y a loin du savoir faire au faire savoir. Faut-il croire pour autant que le salut ne viendra que par le développement des marques ? Pour l’amateur passionné, c’est tout un pan de sa conception du monde du vin qui s’écroulerait alors cédant la place où justement la passion serait moins présente.

A la vision commune de l’approche du marketing par la règle des 4 P (produit, prix, promotion et place), Olivier Duha explique que le marketing en matière de vin est quelque chose de totalement à part et lui y ajoute un P qui est celui de Parker. La question fondamentale qui s’est longtemps posée, à savoir si Parker était une menace ou une opportunité pour le monde du vin est remplacée par celle plus cruciale du moment : qu’y aura-t-il après Parker ?

Et une fois de plus, on revient à la thématique déjà abordée la veille sur l’importance de la critique. Faut-il un messie ou bien cette place laissée libre (elle ne l’est pas encore tout à fait quand même) va-t-elle être prise par les réseaux sociaux et l’Internet ? C’est clairement ce qui a été posé lors de cette conférence avec un Olivier Duha qui sommait les producteurs présents de s’ouvrir à ce mode de communication. Un moyen, selon lui efficace est l’application de la méthode Net Promoter Score (NPS) qui représente la réponse de satisfécits, obtenue à la question « dans quelle mesure recommanderiez-vous la marque x ? ». Dans un positionnement de 0 à 6, on est détracteur, de 7 à 8, on est passif et on devient promoteur si cette réponse est notée de 9 à 10.

Mes remarques très personnelles, un peu nombrilistes et d’autosatisfaction, mais finalement pas tant que ça :
- si on applique à ce taux de satisfaction des décimales et que l’on multiplie par 10, on obtient une note sur 100
- Les réseaux sociaux et LPV notamment (et en premier lieu) fonctionnent déjà comme un bon indicateur de NPS même s’il ne peut-être réduit à cela
De là à dire pour répondre à la question posée plus haut : qu’y aura-t-il après Parker ? J’ai envie de répondre que l’on pourrait bien passer d’un modèle USA à un modèle USB …

Bien loin de cette notion de marque, me semble-t-il … Dans une très grande sincérité et avec beaucoup d’humilité, Aubert de Villaine nous explique, en introduction à la dégustation qui aura lieu cet après midi, à la fois l’histoire de la Romanée Conti mais, aussi, comment lui aujourd’hui marque de son empreinte, par la philosophie qui l’anime, son passage sur ce qu’il considère comme un lieu d’exception.
Cette histoire et cette présentation est connue de la plupart des amateurs de vins mais ce qui est vraiment marquant dans cette explication, c’est qu’elle s’arrête au moment où le raisin est rentré dans les chais. Comme si après, cela avait moins d’importance, mais peut-être après tout est-ce un secret … Mystère. J’essaierai d’approcher cette personne attachante pour lui en demander la raison de ce choix qui m’intéresse finalement plus que ce qui se passe réellement dans les chais …

En attendant, je compte les minutes qui nous séparent de ce moment tant attendu, où finalement j’ai hâte de me retrouver, non seulement pour goûter les vins, mais aussi pour savoir comment je vais réagir face à cette dégustation, avec tout le poids de ce mythe, mais aussi ce qui pèse dans mes opinions face à une telle mythification. J’aimerais être capable de ne me concentrer que sur le vin. C’est donc un double rendez-vous qui attend chacun des dégustateurs qui aura la chance de participer à ce comparatif Richebourg Grands Echezeaux.

On l’avait presque oubliée bien qu’elle fut très intéressante grisés que nous étions par l’imminence de la dégustation DRC, cette conférence sur la traçabilité des expéditions de vin, par un système mis au point par la société américaine « eprovenance » (www.eprovenance.com/...?).

Eric Vogt présentait le dispositif et son principe. Le projet de départ était de vérifier les variations des températures subies par les vins lors de leur acheminement souvent lointain. Le constat est édifiant ; il n’est pas rare que les caisses de vins subissent des températures au-delà de 35 degrés. La mise en évidence de ce constat a déjà en elle-même vocation à modifier ce qui peut l’être pour remédier à ce problème. Même si le conférencier n’a pas expliqué réellement le ou les dommages causés, même si évidemment pour son business il a tendance à les trouver d’une extrême gravité, le concept est intéressant et dépasse largement le monde du vin. On peut par exemple penser que cela peut intéresser l’industrie chimique ou pharmaceutique, ou encore la médecine quant à l’acheminement d’organes.
Mieux encore, ce concept, a permis de développer une traçabilité relativement fiable du trajet et de la localisation d’une livraison à l’instant t, non pas en utilisant le système GPS, mais le système GSM, précis à au plus deux kilomètres près.

Ces procédés peuvent s’appliquer à la palette de vin, à la caisse, tout comme à la bouteille avec des batteries qui peuvent tenir quinze ans ! Des applications de « smartphones » permettent de lire et de recueillir les informations.

Si le coût annoncé du dispositif, 20 euros environ, semble intéressant, bien entendu uniquement pour les vins de grande valeur marchande, il n’est pas dit combien coûte la gestion et l’exploitation des résultats.

Cependant, ce qui n’est pas dit non plus et qui devra trouver solution est de savoir ce qui va se passer en cas de litige avéré : qui va fixer le préjudice, qui va le reconnaître et qui va surtout en être responsable.

Quoi qu’il en soit, il est certain que ce dispositif qui en est à ses balbutiements trouvera un avenir certain, et que l’on peut s’attendre à la miniaturisation du système tout comme à la baisse du coût et qu’à terme, une réelle traçabilité sera possible et que les questions encore en suspens trouveront leurs réponses.

Dégustation comparative Richebourg et Grands Echézeaux, du domaine de la Romanée Conti.

J'ai interrogé Aubert de Villaine sur les raisons qui l'ont poussé dans sa présentation à s'arrêter à l'entrée du raisin dans le chai.
Comme on pouvait s'y attendre, il considère que l'essentiel est déjà fait à ce moment-là ; il s'agissait donc bien là d'un choix délibéré.

L'heure de cette dégustation comparative est arrivée et c'est bien fébriles que nous attendons sous les ordres du starter le début de cette dégustation.

Domaine de la Romanée Conti Grand Echézeaux 2009 :
La robe est carmin violine. Le nez est ouvert sur des notes de cuir de Russie avec un côté floral évanescent. C’est un parfum raffiné qui exprime à l’aération du cacao, de la datte. La bouche est veloutée et suave mais avec une note terreuse curieuse en milieu de bouche qui me gêne un peu en terme de netteté. Belle finale sur les fruits rouges. 89/100

Domaine de la Romanée Conti Richebourg 2009 :
La rob est un peu plus tuilée, elle présente un tout début d’évolution. Le nez est d’abord boisé, corsé, retord et fermé. Il s’ouvre à l’aération sur une dominante épicée. En bouche, c’est un vin qui a du corps, une structure marquée et des tanins bien présents. Grand équilibre frais et superbe finale. C’est très long. 93

Domaine de la Romanée Conti Grand Echézeaux 1999 :
La robe est sombre, profonde, sanguine avec une belle concentration. Le vin est marqué par des notes de pain d’épices avec une netteté que j’aimerais sans doute plus affirmée. C’est un vin dense et charnu, qui me donne tout de même le sentiment d’une légère oxydation. Si la finale est longue, le grain ne me semble pas des plus serrés. 88

Domaine de la Romanée Conti Richebourg 1999 :
La robe est très sombre, très concentrée, elle impressionne dans la série, c’est la plus soutenue. Le nez est discret, très net cependant avec un côté épicé et corsé. C’est un vin dessiné, très saillant et complet. Un grand équilibre sous un grand relief. Superbe finale minérale. C’est un grand vin. 97

Domaine de la Romanée Conti Grand Echézeaux 1979 :
La robe est évoluée, brunie, tuilée. Le nez est d’abord très légèrement animal puis davantage fruité à l’aération, également sur le cuir et la réglisse. La bouche est d’une bonne évolution, sapide avec des tannins bien marqués mais surtout une grande fraîcheur qui porte longtemps la finale. Très bon à excellent. 95

Domaine de la Romanée Conti Richebourg 1979 :
La robe est tuilée. Le nez est superbe, clairement sur le bouquet avec des notes de santal, d’épices, de cacao. Le vin en bouche est puissant avec une note de truffe bien marquée. Il fait montre d’une grande élégance. La longueur est exceptionnelle et signe un grand vin. 97

Domaine de la Romanée Conti Grand Echézeaux 1966 :
La robe est tuilée, mais avec encore de la profondeur. Le nez est marqué par la truffe. La bouche est jolie, suave et la truffe se retrouve. La finale est très élégante mais un peu plus courte que celle des vins précédents. C'est un vin raffiné à la belle fraîcheur. 94

Domaine de la Romanée Conti Richebourg 1966 :
Le verre servi est bouchonné et il est remplacé. La robe est légère, tuilée. Grand nez sur la rose, la violette, l’olive qui évolue sur la truffe à l’aération. La texture en bouche est grandiose et le vin se fait incroyablement gourmand. C’est un vin d’une finesse superlative et d’une vigueur rare. Très grand vin. 97

Domaine de la Romanée Conti Bâtard-Montrachet 2007 :
Robe dorée aux légers reflets verts. Le nez est boisé avec une pointe de minéral crayeux. En bouche le vin est très large et c’est à peine si on perçoit une très légère perle. Si j’avoue volontiers les qualités de ce vin texture, structure, équilibre, je trouve que l’élevage prend le dessus sur toute expression aromatique et c’est un style auquel je n’adhère vraiment pas.

Selon moi, dans tous les millésimes, Richebourg domine les Grands Echézeaux. Ce vin est également d'un style différent, plus dessiné, plus saillant avec une composante épicée. Cependant, dans les deux vins, au vieillissement cette belle note de truffe apparaît. On remarque aussi que si un caractère plus viril marque le Richebourg dans sa jeunesse, ce n'est peut-être pas sur ce critère que se fait l'opposition au vieillissement, en tout cas sur le 1966, d'une grande sensualité.
Au sujet du blanc, je dois avouer que je suis sans doute le seul à ne l'avoir guère apprécié.

Jour 3 Suite

Le WWS récompense chaque année une personnalité du vin pour son œuvre, son aura, son charisme, la qualité de son travail. Pour cette première initiative, ce prix revient cette année à Helmut Dönnhoff, producteur de la Nahe. Juste avant la remise de ce prix, j’ai eu la chance de m’arrêter un instant à sa table pour goûter les vins qu’il présentait. Je ne connais pas l’homme et j’imagine bien que pour être ainsi consacré, il faille qu’il soit vraiment quelqu’un de remarquable, mais tous les vins que j’ai goûtés partagent une grande distinction aromatique, une précision, une netteté et une classe remarquable, à commencer par le Riesling le plus simple de la Weingut, un vin très tendu, minéral sur des aromatiques floraux. L’Auslese Obenhäuser Brücke riesling 2003 servi au repas était un grand vin.
photo wine doctor

Jérôme Pérez
11 Nov 2012 08:55 #5

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WWS 2012, Villa d'Este jour 4

Le jour se lève à peine sur la Villa d’Este qu’il va falloir quitter, tout à une fin. La ronde des Maserati recommence, leur musique tonitruante perce de temps à autre la quiétude feutrée du lieu, encore blotti dans cet écrin de pluie qui compose un murmure discret et continuel. C’est l’heure des départs, l’heure des bilans, des débriefings.

Des gens sont venus, se sont réunis, se sont montrés : que s’est-il passé finalement ? Contacts, convergences, contrats, mises en relation, bouche à oreille, brainstorming, ouverture des yeux sur des réalités, prises de conscience, informations, leçons, réflexions.

Au regard du thème annoncé, il est clair que des mots reviennent régulièrement : Internet, rôle et importance de la critique, nouvelle forme de communication, nécessité de communication, Parker, après Parker, marketing, marchés, traçabilité des grands vins, stratégie.

François Mauss poursuit son œuvre de mise en relation : il le fait avec un grand tact, mais aussi rigueur et détermination. Il sait clairement ce qu’il veut que le WWS soit et sait aussi surtout ce qu’il ne veut pas et en connaissant un peu mieux l’homme, on mesure vite qu’en même temps qu’une amabilité presque débonnaire se trouve une volonté inflexible. C’est son entreprise, elle est réglée, orchestrée.

On peut se demander quel est le lien dans tout ça, quel est le fil conducteur. François Mauss connaît parfaitement ce monde des grands vins et mène son action dans une démarche globale : c’est pour cela que ce symposium mêle affaire et plaisir, dégustations de prestige et conférences très techniques. Si d’aucuns peuvent se sentir frustrés de n’avoir pas au cours de ces quelques jours atteint le but qu’ils s’étaient fixés en venant ici, parce qu’ils n’ont pas forcément rencontré ou identifié le bon interlocuteur, lui, François, Mauss sait qu’il a globalement fait avancer les choses.

Ce billet n’est pas la dernière brosse à reluire du moment pour remercier de ce week-end de rêve, c’est ma conclusion née de l’observation de ce qui s’est passé en quelques jours et ce qu'il y a d'admirable dans ce genre de situations qu'il crée, c'est que les grands côtoient les petits, des très grands et des très petits et de cette collusion / collision des mondes peut sortir des avancées, des progrès.

Le promoteur de la dégustation à l'aveugle ne navigue pas à l'aveuglette.

Jérôme Pérez
11 Nov 2012 09:45 #6

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: World Wine Symposium 2012

Très belles analyses. Bravo.


Cordialement,
François Audouze
11 Nov 2012 10:32 #7

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Réponse de jean-luc javaux sur le sujet Re: World Wine Symposium 2012

J'en connais deux qui vont mettre une semaine à récupérer.

Superbes comptes-rendus en tout cas d'un grand moment qui devrait leur laisser des souvenirs plein la tête.

Merci,Messieurs,pour le partage.(tu)
[size=x-small]Même si j'eût préféré partager les DRC que les commentaires...[/size] :D

jlj
11 Nov 2012 10:55 #8

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet World Wine Symposium 2012 - After

After :

Retour sur terre, atterrissage … je vais bien essayer de mettre mes chaussures devant la porte ou laisser traîner mes affaires … : je pense qu’il ne se passera rien ou … un peu de bruit !

Il faut s’y faire, cette bella vita façon grand luxe, c’est terminé. Mais la vie n’est pas triste pour autant et j’avoue même un grand plaisir à retrouver mes pénates finalement pas si triste que cela : je suis riche de ce qui s’est passé, riche des rencontres, riche des réflexions à venir.

J’ai pris de ce WWS un peu ce que j’ai voulu entendre, un peu plus hermétique à ce qui m’intéressait moins, comme les marchés chinois ou russes et de ce point de vue, j’imagine que chacun a vécu son propre WWS.

Ce que je retiens surtout c’est finalement que LPV existe bel et bien dans ce monde du vin, qu’il est connu, reconnu, même s’il suscite parfois des méfiances. Le monde du vin prend et prendra plus encore conscience de l’importance des réseaux sociaux qui est une réponse à l’évolution de la critique. L’ère Parker est terminée et nous assistons au passage du mode USA au mode USB (oui, je sais, ça fait deux fois que je l’utilise, mais j’en suis assez fier !).
Notre forum, pour peu que nous sachions parfaitement le faire évoluer est un formidable outil pour le consommateur qui recherche des informations et qui veut orienter ses choix.

Dans les coulisses de ce symposium, il se passe des choses intéressantes, voire cocasses : ce jeune Antonio Galloni était le plus convoité des hommes et c’était très intéressant de voir comment chacun essayait de l’aborder, de l’approcher, de manger à sa table, de lui faire goûter ses vins. Il y avait aussi ceux qui par classe, tact et élégance savaient rester dignes et attendre leur tour.

Je suis de ceux qui pensent qu’il aura le plus grand mal à être le successeur reconnu de Parker pour plusieurs raisons : cette ère semble toucher à sa fin et sans doute le monde du vin teindra compte du fait qu’il est sans doute très dangereux de donner autant de pouvoir au jugement d’un seul homme. Par ailleurs, aussi sympathique, attentif, doué, qu’il soit, sans doute fait-il preuve de trop d’humilité ! Il faudra être attentif à cette évolution. Je lui souhaite de réussir son entreprise car il montre un visage de sincérité et de respectabilité.

Dans le prolongement de cela, j’ai ressenti une certaine convergence des regards vers LPV après la conférence où Olivier Duha a affirmé que les réseaux sociaux, les fora auraient une grande importance pour la nouvelle génération de consommateurs qui vivent connectés (Toute proportion gardée, bien entendu et en toute humilité). J’ai même dû avertir qu’il fallait faire très attention, en tant que producteur aux interventions maladroites sur LPV qui pouvaient être totalement contreproductives. Des sites comme LPV vont attirer des convoitises, soyons-en sûrs. Il faudra, non seulement être vigilant, mais aussi gérer cela.

Sur un sujet connexe, je pense sincèrement que les grands guides ou revues de la presse écrite financés en partie par la publicité ont de plus en plus de mal à convaincre de leur indépendance. Le discours tenu par le responsable du guide italien Enzo Vizzari, même s’il était sûr de lui et abrupt, sans concession m’a laissé très dubitatif.

Quant aux vins dégustés, je pense que j’aurai besoin de beaucoup de temps (et d’envie) pour digérer / rédiger cette avalanche de très bons vins, parfois grands, mais je me sens un peu mal à l’aise car j’ai l’impression de trop et de gâchis quand chacune des bouteilles que j’ai vu aurait mérité beaucoup plus d’attention, voire de respect, que ce que j’ai pu accorder. Ce n’est définitivement pas cette façon-là de goûter qui entretient ma passion. J’ai finalement davantage porté mon attention sur des vins inédits comme ces vins israéliens qui m’ont semblé d’un bon niveau. En revanche, les vins Indiens dégustés n’étaient pas à la hauteur. Sur les effervescents anglais, je suis plus partagé, moins tranché.

Pour ce qui est des dégustations de prestige, je tiens à dire ceci : je ne vais pas critiquer des vins extrêmement chers, juste pour coller à une image dont d’ailleurs il n’est pas certain qu’elle soit juste. Je pourrais tout à fait parler des prix si tel était le sujet, mais je crois que ça ne l’est pas. Alors qu’on ne compte pas sur moi pour dégommer quoi que ce soit ou qui que ce soit, je pense avoir retranscrit le plus fidèlement possible mes impressions. Il se peut parfaitement que ces impressions ne soient pas celles de tous : il faut le mettre alors sur mon incompétence de dégustateur et non sur mon honnêteté.

Jérôme Pérez
11 Nov 2012 14:57 #9

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Réponse de Martinez sur le sujet Re: World Wine Symposium 2012 - After

Un synthèse très claire et qui a du poids.

Merci encore pour ces divers posts à flux tendu et bon repos :)

Jmm
11 Nov 2012 15:03 #10

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Réponse de 10Djé sur le sujet Re: World Wine Symposium 2012

Jérôme, juste un mot : Merci

10Djé et/ou Didier
11 Nov 2012 15:22 #11

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: World Wine Symposium 2012

Merci Jérôme pour ce travail impressionnant de description, tant des vins dégustés que de l'ambiance qui a prévalu à ce symposium. Ton dernier message me semble le plus important et démontre que tu as su garder le recul et l'independance de jugement nécessaire, qui sont la marque de fabrique d'un site comme LPV. Ta présence ainsi que celle d'Oliv prouve à ceux qui en doutaient encore que notre forum a désormais pris une place incontournable dans le monde du vin, et c'est finalement assez réjouissant pour l'avenir.
Merci également à François Mauss qui a su, mieux et plus vite que d'autres, comprendre ce changement.

Luc
11 Nov 2012 16:05 #12

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Réponse de Thierry Debaisieux sur le sujet Re: World Wine Symposium 2012

Je suis parfaitement d'accord avec Luc :)
11 Nov 2012 16:40 #13

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Réponse de PBAES sur le sujet Re: World Wine Symposium 2012

Je suis parfaitement d'accord avec Luc.

Ton dernier message Jérôme est le plus important de tous ceux émis au cours de ce week-end.

N'en déplaise à certains, vous avez tous les deux conservé votre d'indépendance d'esprit, et su gardé le recul nécessaire, malgré le luxe et l'environnement impressionnant.

Nous avons hâte de connaitre la suite...

Philippe
11 Nov 2012 18:44 #14

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Réponse de oliv sur le sujet Re: World Wine Symposium 2012

Très très beau texte, Jérôme, exprimant un état d'esprit dans lequel je me reconnais très fortement. (tu)

J'essaierai avec mes mots de vous donner mon ressenti également mais me laisse quelques temps pour mâturer un peu l'évènement... et récupérer des quelques heures de sommeil en retard !

C'est que c'est pas facile de s'endormir quand on a des étoiles plein les yeux... :)

Amitiés,
Oliv
11 Nov 2012 18:48 #15

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Réponse de DamienH sur le sujet Re: World Wine Symposium 2012

Merci beaucoup pour ce texte! Et merci aussi à vous deux de vous être dévoués pour la cause! ;)
Une mention spéciale pour les rendus d'ambiance, d'état d'esprit et d'athmosphères. On ressent autant qu'on apprend. Cheers!

"Damien pour ce soir, va nous chercher une bouteille de précision à la cave."
Ma grand mère, 89 ans.
11 Nov 2012 18:59 #16

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Réponse de iceteayer sur le sujet Re: World Wine Symposium 2012

Un bien beau roman à lire avec délectation.
Bravo!

Sympathiquement
Julien
12 Nov 2012 01:26 #17

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Réponse de Jean-Paul B. sur le sujet Re: World Wine Symposium 2012

Jérôme,
merci de tout coeur pour le partage de cette expérience, et bravo pour le recul et la finesse des compte-rendus.

Jean-Paul

Jean-Paul
12 Nov 2012 12:48 #18

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Réponse de denaire sur le sujet Re: World Wine Symposium 2012

Merci beaucoup à tous les deux pour ces notes passionnantes, et pour avoir trouvé le ton juste pour relater cet événement. (tu)

Lpv est une communauté à laquelle on se sent appartenir, et c'est un plaisir que de la savoir bien représentée dans ce type de lieux.

Mathieu
12 Nov 2012 13:53 #19

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Réponse de o_g sur le sujet Re: World Wine Symposium 2012

Le promoteur de la dégustation à l'aveugle ne navigue pas à l'aveuglette.

D'ailleurs une question, certaines des dégustations du WWS étaient-elles à l'aveugle ? Est-ce que cela pourrait avoir un intérêt ?

Un grand merci à Jérôme et Oliv pour partager avec sincérité votre expérience. (tu) Cela nous permet à tous sur LPV de toucher un peu du doigt cet univers de pros dont beaucoup de nous sommes fort éloignés. Pour le reste, l'importance de tel ou tel critique, celle des blogs ou des guides, j'avoue que ces questions me dépassent totalement. Je fais confiance à LPV comme communauté d'échange, c'est à la fois moderne comme l'USB et ancien comme l'Agora ou la rencontre autour du feu des hommes des caverne.

Olivier
12 Nov 2012 17:05 #20

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: World Wine Symposium 2012

On peut remercier des domaines qui ont eu la sagesse de garder une partie de la production pour permettre de telles dégustations.
Yquem a gardé des 1967 et des 1959 et le DRC a gardé des 1979 et des 1966. On peut se dire que ce sont les domaines les plus riches qui pouvaient le faire, mais à l'époque, le vin n'avait pas du tout la rentabilité d'aujourd'hui.

Comme Jérôme, je suis souvent interpellé quand il y a une accumulation de vins mis en dégustation alors que certains seraient tellement mieux bus dans un contexte convivial où l'on a le temps d'apprécier. Mais la contrepartie, c'est que ces verticales permettent de mieux connaître un vin et un domaine.

François Mauss a eu l'intelligence d'inviter LPV à ce symposium, ce qui recréera un lien qui ne devait pas rester longtemps distendu.

Bravo Jérôme et oliv pour avoir retranscrit une atmosphère qui fait que l'on bave d'envie, mais que l'on est heureux pour vous.


Cordialement,
François Audouze
12 Nov 2012 17:22 #21

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Réponse de Raboso del Piave DOC sur le sujet Re: World Wine Symposium 2012

J'avoue en effet que ça m'a fait baver d'envie, et presque au sens propre. A vrai dire, autant presque autant pour le lac de Côme que la dégustation, alors la dégustation sur les rives du lac de Côme n'en parlons même pas...
Merci beaucoup pour ce compte-rendu (avez-vous eu le temps de rapporter quelque chose d'Italie, vins ou autres produits locaux/régionaux?).
--
Raphaël

Mon ami avait une vigne, sur un coteau fertile. Il la bêcha, il l'épierra, il y planta du muscat. Au milieu il bâtit une tour, il y creusa même un pressoir. Il attendait de beaux raisins : elle donna du verjus. (lsaïe, "Le chant de l'ami", 5, 1-7)
12 Nov 2012 17:33 #22

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: World Wine Symposium 2012

Non, pas de dégustation à l'aveugle lors de ce symposium, mais cela pourrait tout à fait s'envisager si le symposium était couplé avec une session du GJE.

Raphaël, nous avons eu la possibilité de goûter vins et spécialités du Frioul. Je trouverai le temps d'en faire le commentaire. Mais je peux déjà dire que le jambon était une merveille et les fromages délicieux.

Jérôme Pérez
12 Nov 2012 18:09 #23

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Réponse de Jean-Marie Cade sur le sujet Re: World Wine Symposium 2012

Cela nous permet à tous sur LPV de toucher un peu du doigt cet univers de pros dont beaucoup de nous sommes fort éloignés.

De quel univers de pros parles-tu ? Les vignerons ? En ce qui me concerne, l'éloignement des critiques mondains ne m'inflige aucune souffrance particulière...B)
12 Nov 2012 18:10 #24

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Réponse de o_g sur le sujet Re: World Wine Symposium 2012

Jean-Marie, je parle des vignerons, des propriétaires, des critiques, des journalistes, des investisseurs, et de deux raton-laveurs amateurs très costaud ! ... Apparemment c'est le monde de ce forum. C'est essentiellement un monde de gens dont le vin est la profession, ce qui impose forcément certaines règles. Jérôme et Oliv ont un rôle de passeurs qui nous dévoilent un coin du rideau et le font superbement, merci à eux pour leur travail et à Mauss de les avoir invités. Quant à baver ou à souffrir d'éloignement, comme tu l'as certainement constaté je laisse ça à d'autres.

Olivier
12 Nov 2012 18:26 #25

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Réponse de Jean-Marie Cade sur le sujet Re: World Wine Symposium 2012

Merci Olivier, dit ainsi, c'est plus clair...;)
12 Nov 2012 18:35 #26

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Réponse de oliv sur le sujet Re: World Wine Symposium 2012

On peut remercier des domaines qui ont eu la sagesse de garder une partie de la production pour permettre de telles dégustations. Yquem a gardé des 1967 et des 1959 et le DRC a gardé des 1979 et des 1966. On peut se dire que ce sont les domaines les plus riches qui pouvaient le faire, mais à l'époque, le vin n'avait pas du tout la rentabilité d'aujourd'hui. écrit:

Bien vu !
François Mauss a d'ailleurs conclu exactement ainsi la verticale DRC , signalant la difficulté et donc le caractère exceptionnel et de plus en plus complexe à réaliser de tels moments.

Oliv
12 Nov 2012 20:51 #27

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: World Wine Symposium 2012

After after,

Ma boîte mail n’a jamais été aussi pleine de questions, de félicitations, mais aussi d’interrogations, voire d’accusations. D’autres sites web se sont fait l’écho de cet évènement et mon nom est apparu, parfois honoré, parfois sali. Cela n’a que très peu d’importance mais finalement prouve que LPV qui était présent sur cet évènement est important.

Pour que ce soit très clair : j’étais invité, je n’ai rien payé, je devais rendre compte de cet évènement de la façon que je voulais sans qu’il y ait de contrôle de ce que j’écrivais ni de ligne à tenir.

J’ai bien réfléchi avant d’y aller, nous en avons parlé avec mes associés. Bien entendu, j’ai tout envisagé, même la critique qui je savais allait arriver tôt ou tard, je savais même exactement d’où elle viendrait : je ne me suis pas trompé.

Là où cette critique se trompe, c’est sur le pourquoi de ma présence sur cet évènement :
Mauss sait exactement qui je suis, ce que je pense, il connaît chacune de mes opinions sur le monde du vin, connaît parfaitement chacune de mes prises de position sur tel ou tel sujet. C’est justement pour cette raison qu’il m’a invité ; parce que d’une part, nous partageons quelques points de vue sur les grands et les petits et que par ailleurs, sur les sujets nombreux qui nous séparent, il avait envie de pluralité dans un monde où bien souvent la courbette est d’usage.

Certains thèmes portaient notamment sur l’évolution de la critique, de l’évolution du web vin, de la position des producteurs face à ce Web qu’ils ne comprennent pas toujours : se pouvait-il que la principale source d’information sur le vin dans l’Internet francophone ne soit pas présente ? François Mauss est intelligent, sait aussi que LPV n’avait pas les moyens de cette participation mais que sa présence était le signe d’une évolution. Qu’en plus l’évènement qu’il a créé soit relaté, quoi de plus normal ?

Je n’ai nullement à rougir de ce que j’ai écrit et je n’ai pas fini de rendre compte de certaines dégustations ou de quelques observations faites lors de ce symposium.
Faut-il que je dise que je me fous de la Maserati ? Que je n’ai absolument pas apprécié de vivre dans cet endroit magnifique et luxueux ? Peut-on vraiment penser que parce que je suis un intellectuel de gauche, je n’aime que les deux-chevaux vertes et les tentes canadiennes ? Si j’aime le vin, c’est parce que j’aime les belles choses, ma démarche est esthétique, je l’ai déjà plusieurs fois écrit. J’aime le luxe et le raffinement, mais ça ne change pas mon bulletin de vote, parce que j’aimerais que beaucoup plus de monde y ait accès pour peu qu’elles le méritent.

Ce n’est pas parce que chacune des bouteilles de la dégustation DRC valait plus de 1200 euros que je vais dire que c’est de la merde si ce n’est pas vrai. Il y avait des vins fabuleux, d’autres moins, j’ai écrit ce que j’ai ressenti.

Quand ce sera le moment, quand ce sera le sujet, je monterai au front pour dénoncer les tarifs délirants comme je l’ai toujours fait, mais là, cela aurait été incongru, pour le moins. Rien n’a changé.

Résumer ce symposium à un étalage de luxe bling bling et à une centrale d’achat des media est franchement ridicule. Ce fut avant tout, et entre autres, 8 conférences de haut niveau que d’ailleurs nous avons relatées pour la plupart, quand nous y avons assisté, tout couvrir était quasi impossible, il fallait bien aussi lever le petit doigt et essayer les Maserati, pardi !

Jérôme Pérez
13 Nov 2012 15:23 #28

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Réponse de Raboso del Piave DOC sur le sujet Re: World Wine Symposium 2012

Jérôme,

A ta place, j'aurais fait exactement pareil, 1000 fois pareil, autant en raison des vins que pour le lac de Côme et les intervenants italiens!

Quant à la critique concernant tes opinions en opposition avec le faste de ce séjour, c'est vrai que pour un certain nombre il faudrait être de gauche et s'habiller en guenilles, boire du marlot liton, aller en vacances dans les endroits les plus abominables, on a pas le droit d'être de gauche à partir d'un certain revenu, sinon on fait partie de la gauche caviar, hypocrite, du genre"faites ce que je dis pas ce que fais". Absurde!

Pour moi cela ne change en rien l'intégrité de vos interventions, et la moindre chose qu'on puisse dire, c'est que vous l'avez amplement mérité!

Enfin, dernière chose: merci de nous faire partager ce moment avec vos comptes-rendus.

Raphaël

Mon ami avait une vigne, sur un coteau fertile. Il la bêcha, il l'épierra, il y planta du muscat. Au milieu il bâtit une tour, il y creusa même un pressoir. Il attendait de beaux raisins : elle donna du verjus. (lsaïe, "Le chant de l'ami", 5, 1-7)
13 Nov 2012 15:34 #29

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Réponse de portal sur le sujet Re: World Wine Symposium 2012

Si vous souhaitez que plus de monde accède à ce luxe pour peu que les personnes concernées le méritent, c'est donc que vous êtes de droite :-)
13 Nov 2012 15:43 #30

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